Le LAM avec le soutien du CNES, a lancé en 2013 sur plusieurs années un programme de développement de Nano-satellite, impliquant plusieurs promotions d’étudiants (AMU et Écoles d’ingénieurs) de différentes disciplines.
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Programme Nanosat étudiants depuis 2013
Le Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM), avec l’aide du Centre National d’Études Spatiales (CNES), a lancé un projet de Nano-satellite étudiants.
Cette initiative du LAM offre aux étudiants la possibilité de développer un projet spatial, depuis l’analyse-mission jusqu’à l’exploitation du Nano-satellite et de sa charge utile (expérience embarquée).
Ce programme Nano-satellite a démarré par un appel charge utile Nanosat et, parmi trois propositions d’expériences reçues, le projet se poursuit depuis 2013 avec l’étude de l’Anomalie magnétique de l’Atlantique Sud (SAA), localisée au dessus du Brésil, que l’on propose de CArtographier.
Ce premier projet de Nano-Satellite étudiants marseillais, est prévu pour un lancement en 2023, et a été baptisé CASAA-Sat , CArtographie de la SAA.
Placé en orbite à quelques centaines de kilomètres de la Terre, il tournera 14 fois par jour et nous communiquera ses mesures. L’objectif de CASAA-Sat est de :
- mesurer le flux de particules chargées en survolant la zone intéressante
- mesurer le magnétisme dans cette zone
- photographier les phénomènes lumineux, notamment aux pôles
- corréler l’ensemble de ces mesures pour essayer de mieux comprendre cette anomalie (la SAA) et de plus,
il est très pédagogique !
Tout un ensemble de techniques, telles que la maîtrise de la stabilité en orbite du satellite (SCAO), la récupération d’énergie, les modélisations thermiques, mécaniques, électroniques, etc.., sont étudiées et intégrées dans les différentes formations d’étudiants.
L’organisation mise en place pour CASAA-Sat implique des étudiants en MASTERS et de l’IUT d’Aix-Marseille Université (AMU), et des étudiants en École d’ingénieurs spécialisées (groupe ISAE, ESEO…).
Plus de 200 étudiants ont déjà travaillé sur CASAA-Sat, lors de projets tuteurés à temps partiel ou en stage de fin d’études (de 2 à 6 mois) à temps plein.
Le lancement de CASAA-Sat sera effectué en passager sur un lanceur qui utilisera une orbite héliosynchrone polaire à quelques centaines de kilomètres d’altitude, qui passera au-dessus du Brésil, zone où l’anomalie est la plus représentée.
Où en est-on ?
- L’analyse-mission, Phase 0, de CASAA-Sat a été menée de Mars à Septembre 2013 et a démontré que le programme est réaliste.
- La Faisabilité, Phase A, a consolidé différents points de la Phase 0 et a été menée durant l’année 2013-2014.
- A la rentrée 2014-2015, nous avons démarré la Phase B, avec pour objectif la définition préliminaire du design orienté vol.
- A la rentrée 2015-2016, nous avons consolidé différents points et, le CNES a établi avec l’Université d’Aix-Marseille au travers du LAM, une convention et un échéancier permettant de poursuivre le développement.
- A la rentrée 2016-2017, nous avions pour objectifs de démarrer la Phase C/D et de commencer les premières réalisations représentatives du Modèle de Vol
et,
nous poursuivrons le design et les phases de tests préalables au lancement….
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Plus d’infos sur le programme et quelques autres
Responsable:
- Bernard REPETTI,
Chef de Projet Nanosat Etudiants Marseille,
Ingénieur de Recherche au LAM,
e-mail : bernard.repetti_at_lam.fr / Tél. : 04.91.05.69.00
Un Centre Spatial Etudiants est mis à la disposition des étudiants au LAM.
- CASAA-Sat en Phase 0/A :
CASAA-Sat est au standard 2U : 10 x 10 x 20 cm, soit 2 litres.
On voit une ébauche des Aérofreins (bleu ciel) car l’orbite initiale choisie (METOP-C, 817 km) ne permettait pas de respecter la Loi sur les Objets Spatiaux (LOS) obligeant de rentrer dans l’atmosphère en moins de 25 ans.
CASAA-Sat au début de la Phase B
Les aérofreins sont toujours présents car nous n’avions pas encore changé d’orbite mais la structure et l’implantation des éléments sont mieux définies.CASAA-Sat en fin de Phase B
Le Nanosat est ci-dessus représenté prêt à être inséré dans son lanceur (panneaux solaires fermés)…..
Ici, les panneaux sont ouverts et inclinés, les antennes déployées. Il n’y a plus les aérofreins car on ne prévoit plus le lancement sur l’orbite de METOP-C mais sur celle de PRISMA. A moins de 700 km, le satellite entrera dans l’atmosphère en moins de 25 ans sans aérofreins…..
Les implantations sont à présents optimisées…..Les 3 composantes de la Charge Utile initiale sont
Un dosimètre, une caméra et un magnétomètreUne mention spéciale pour le dosimètre :
- c’est un MOSFET développé par la société TRAD-Space à Labège ;
- sa tension de seuil augmente avec les doses déposées ;
- il est très petit et ne consomme que lorsqu’on procède à sa lecture.
C’est un moyen simple (mais très efficace) d’avoir une bonne idée des doses déposées…. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à contacter TRAD-Space : www.trad.fr
- Le circuit « REER », composante complémentaire de la Charge Utile :
C’est un circuit de chez ST-Micro, qui intègre une mémoire fabriquée par les laboratoires communs dont l’IM2NP, laboratoire participant au projet.
Le circuit REER sera implanté sur CASAA-Sat, et sa tenue aux irradiations sera testée en orbite. - Bernard REPETTI,
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Le STM, le modèle mécanique de la structure du satellite
A la rentrée 2017 :le STM (modèle mécanique structurel) a été construit :
On se lance dans la fabrication du STM, premier modèle représentatif de la structure mécanique…..
Que l’on va fabriquer et faire vibrer….. on croise les doigts !!
- Les cartes ont été simulées par des plaques en époxy, connecteurs et masselottes. Elles ont été empilées et un capteur d’accélération a été collé pour contrôler les vibrations…
- L’ensemble des cartes est inséré dans la cage supérieure de CASAA-Sat…
- La cage inférieure, qui intègre la caméra, les supports de dosimètres et la roue à inertie (simulée par un cube alu sur la paroi gauche), viendra s’accoupler avec la cage précédente…
- Les panneaux solaires, qui s’articulent autour de charnières Maeva avec la coiffe qui s’incline de 35 °, viendront compléter le montage du STM de CASAA-Sat…
- C’est presque (!) fini…
- Les panneaux s’ouvriront…
- On met CASAA-Sat dans l’ISI-Pod, interface lanceur, et le tout sur le pot vibrant…
- Et voici un petit extrait lorsqu’on vibre en X…
- Et un autre lorsqu’on vibre en Z…
Tout va bien !!
Les niveaux de contraintes du lanceur VEGA n’ont pas mis en défaut le STM : le design mécanique du modèle de vol qui sera lancé, le FM, sera donc bien identique.
BRAVO à TOUS !!
et MERCI à tous les étudiants ayant participé à la conception de ce modèle, merci :
- aux étudiants du Master Aéronautique et Espace, ayant fait évoluer la CAO. La liste est longue mais on peut citer Florian, Saïd, Pape… en stage à temps plein au CSE, et tous ceux qui ont participé à cette CAO lors de projets de premier semestre
- aux étudiants du Master ICPI, et notamment à Etienne, qui est le dernier à avoir « souffert » sur le STM… !
- à la sous-traitance industrielle pour la réalisation de ces magnifiques pièces
- au service mécanique du LAM, qui nous a bien aidé pour l’assemblage
- à la direction du LAM qui a « accueilli » CASAA-Sat sur le pot vibrant
- et à Philippe, notre ingénieur en vibrations au LAM !!
et la suite,
pour l’électronique et l’Engineering Model, l’EM, viendra dans quelques temps…. -
L'Enginnering Model (EM), le modèle électronique du satellite
C’est maintenant l’électronique du satellite qu’il faut assembler, tester et valider. Cela va se concrétiser par l’EM, qui va évoluer peu à peu. L’électronique du modèle final du satellite, le modèle de vol FM, sera composée d’éléments quasiment identiques à ceux utilisés pour l’EM.
Ci-dessous, une représentation complète de l’EM :
Sur la partie supérieure de la structure, l’EM est constitué de 6 cartes électroniques empilées, soit de haut en bas :
- les 2 cartes qui assurent, avec les panneaux solaires, la gestion et le stockage de l’énergie
- la carte de communication pour la liaison bord/sol du satellite
- le « coeur » du satellite, l’intelligence embarquée, l’OBC (On Board Computer)
- la carte Magnétocoupleurs, qui permet en partie le contrôle d’attitude du satellite (SCAO)
- et enfin, la carte de gestion de la Charge Utile et Plateforme, CU and PF board, qui gère les dosimètres et assure différentes connections.
Quelques mentions particulières sont à préciser :
- La carte CU et PF ne peut pas se trouver « sur étagère ». Elle a été totalement conçue et développée « sur mesures » par l’équipe-projet.
Outre la gestion des dosimètres, elle assure l’interface avec les différentes composantes intégrées dans la partie basse de la structure : la caméra, le circuit REER à tester, la roue à inertie (SCAO), les antennes déployables et les couteaux thermiques (tout en bas du satellite) pour l’ouverture des panneaux solaires.
Cette carte est l’aboutissement de plusieurs sujets d’études : un grand merci aux étudiants de la Licence Pro électronique ConSept de Marseille Saint Jérôme !!
La liste des étudiants est longue mais on peut citer Omar, Gaëtan… en stage au CSE et Hector, qui a abouti à cette carte en 8 couches :- La caméra, gracieusement fournie par le CNES, est pilotée par une électronique développée également par l’équipe-projet. Un empilement de 3 cartes logées dans la structure basse du satellite est montré ci-dessous :
Merci à Hector, pour cette réalisation !
sans oublier Olivier, pour le report des minuscules composants et sa patience,
et Jean-Luc, pour le prêt de son matériel.et Merci à Josue, petit génie de l’informatique !, pour l’implantation en VHDL d’un code de détection d’images dans le FPGA et d’une routine de compression d’images dans la carte OBC (gain d’un facteur 30 sans aucune perte !)
- Le SCAO, après plusieurs sujets d’études confiés aux étudiants du Master 2 Aéronautique et Espace, a été poursuivi par Antony et sera implanté dans la carte OBC. Merci Pape, Saïd, Islem… et Antony !
- La thermique du satellite a été aussi l’objet de plusieurs sujets d’étude et elle s’est concrétisée par l’étude complète sous ESATAN-TMS, merci Antony !
Il ne sera pas nécessaire de chauffer mais d’évacuer les calories par une tresse thermique vers une face froide du satellite….. il faudra cependant vérifier cela expérimentalement dans une cuve à vide thermique prochainement.
- Le logiciel de vol est à implanter dans la carte OBC, il assurera le séquencement et la surveillance de toutes les composantes : un lourd travail déjà entrepris et à poursuivre…..
Il prendra en compte les informations reçues par la station sol (les TC, télécommandes) et celles à lui transmettre (les TM, les télémesures).
- La station sol sera basée sur une communication VHF pour le lien montant, et UHF pour le lien descendant.
Merci à Laurent pour son investissement sur ces moyens de communication bord/sol !
Dans quelques temps, une antenne motorisée sera installée sur le toit du LAM, les moyens sol seront mis en œuvre, et un plan de suivi-pointage et de TM/TC sera implanté…..
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Fin de Phase C
Et oui…. la pandémie en 2020 est passée par là, pour nous aussi :
- Merci à Gabriel, de l’ESEO d’Angers SE, qui a pu malgré tout, amorcer le Logiciel de Vol
- Et merci aussi à Nathan, de l’ESTACA de Paris, qui a pu optimiser, entre autre, le SCAO, le recalage orbital, la CAO, les conditions de récupération d’énergie en orbite….
Et en 2021, un très grand merci à :
- Clément-Bastien et à Rémi, de l’ISAE-ENSMA Informatique et Avionique de Poitiers, qui ont pu consolider le Logiciel de Vol, amorcer parfaitement tout le travail à poursuivre en mettant en place un nœud de calcul et un serveur Web, le Centre de Contrôle et le Centre de Mission de la station sol de CASAA-Sat.
Le « Hardware » correspondant : les antennes motorisées montées sur le toit du LAM, et toute la chaîne de transmission SDR (Software Defined Radio), bravo !
- et également un grand merci à Quentin, de l’ESEO d’Angers OC, qui a repris tous les « petits » problèmes d’électronique, optimisé, redesigné les cartes, développé les drivers de bas niveaux, et bien d’autres choses encore !
L’assemblage de l’EM final, ci-dessous, donne un aperçu de l’électronique du Modèle de Vol (FM),
elle sera quasi-identique, et toute les fonctionnalités ont été testées.
Tout est à présent prêt pour se lancer dans le FM !
La revue critique de fin de Phase C, la RCD, s’est très bien déroulée en Juillet 2021 devant les experts du CNES.
On poursuit en Phase D de réalisation du modèle de vol FM du satellite : électronique & informatique embarquée, et structure mécanique.Le tout sera testé en fiabilité, et devra passer les tests environnementaux…
Il y a encore du travail, beaucoup de travail !!!
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Phase Finale de production du FM
Où en est-on aujourd’hui… ?
Cette Phase D va aboutir au Modèle de Vol final, qui sera testé, validé et confié au lanceur.Beaucoup de vérifications, de tests, d’optimisation, d’essais de transmission RF avec la station sol, sont en cours,
avec Quentin, qui est (heureusement !) toujours parmi nous, et Ahmed de l’ISAE-ENSMA,
et ceci, avant de mettre au point des procédures de tests environnementaux…..
Pour compléter l’équipe et arriver au lancement prévu pour fin 2023, on a besoin de stagiaires très motivés (profil ci-dessous) :