Le spectrographe SOPHIE monté au télescope de 193 cm utilisé pour cette nouvelle observation est basé à l’Observatoire de Haute-Provence, en France. L’équipe a pu détecter la planète en utilisant la méthode des vitesses radiales, dans laquelle les astronomes observent un changement dans la vitesse d’une étoile lorsqu’une planète tourne autour d’elle. Cette observation est une démonstration importante de la possibilité de détecter des planètes circumbinaires à l’aide de cette méthode historique, moins coûteuse que l’utilisation de satellites spatiaux. La méthode des vitesses radiales permet également de mesurer une des propriétés fondamentales d’une planète : sa masse.
L’équipe prévoit de poursuivre les observations en cherchant des planètes circumbinaires inconnues jusqu’à présent et de contribuer à répondre aux questions concernant la formation des planètes. Le modèle habituel de formation des planètes au sein d’un disque protoplanetaire - une masse de poussière et de gaz qui entoure une jeune étoile - doit être revu. La présence de la deuxième étoile perturbe l’accrétion - l’agglomération de poussière qui permet de former les planètes. La migration des planètes dans le disque est fort probablement un élément nécessaire pour comprendre les observations
Cette découverte montre comment les télescopes terrestres restent tout à fait pertinents pour la recherche moderne d’exoplanètes et peuvent être utilisés pour de nouveaux projets passionnants. Après la détection de Kepler -16b, des analyses vont être menées sur les données prises sur de nombreux autres systèmes d’étoiles binaires pour rechercher de nouvelles planètes circumbinaires.
Pour en savoir plus
Kepler-16 (AB) b – the first circumbinary planet detected with radial velocities’, Triaud et al. (2022), Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, in press.
Communiqué de presse de l’Université de Birmingham
Contact
Isabelle Boisse
Laboratoire d’astrophysique de Marseille (LAM / CNRS / Aix-Marseille Université)
isabelle.boisse .at. lam.fr
Alexandre Santerne
Laboratoire d’astrophysique de Marseille (LAM / CNRS / Aix-Marseille Université)
alexandre.santerne .at. lam.fr