Uranus et Neptune occupent une place à part dans notre système solaire. Planètes les plus éloignées du Soleil, orbitant respectivement à 19 et 30 UA, dotées d’une masse de 14 et 17 masses terrestres, un coeur rocheux étendu, une activité nuageuse variable, des anneaux fins, un cortège complexe de satellites, et enfin un champ magnétique très incliné produisant une magnétosphère asymétrique, elles ne ressemblent ni aux planètes telluriques ni aux planètes géantes gazeuses. Las, contrairement aux autres planètes, ni Uranus ni Neptune n’ont pour l’heure eu l’honneur d’une mission d’exploration orbitale dédiée, si bien que notre connaissance de ces objets repose encore sur les observations obtenues lors de leur seul survol par la sonde Voyager 2, respectivement en 1986 et en 1989, ainsi que par les observations à distance menées par les télescopes sol ou en orbite terrestre depuis lors. Leur exploration in situ étendue est donc un enjeu actuel majeur pour les agences spatiales, pour finaliser le pavage de notre connnaissance des systèmes planétaires du système solaire, avec des implications pour la compréhension des systèmes exoplanétaires.
La communauté française est mobilisée depuis une dizaine d’années pour soutenir différents projets de mission d’exploration in situ de la magnétosphère, de l’atmosphère, des lunes et des anneaux des géantes glacées, avec le soutien du CNES. Une sélection d’un projet de mission est espérée d’ici à 2022 (Planetary Decadal Survey NASA en cours, étude de faisabilité ESA).
Références :
[1] L. Lamy, Auroral emissions from Uranus and Neptune, Philosophical Transactions A of the Royal Society, Volume 378, Issue 2187, 9 Nov. 2020, doi.org/10.1098/rsta.2019.0481
[2] O. Mousis, A. Aguichine, R. Helled, P. G. J. Irwin et J. I. Lunine, The role of ice lines in the formation of Uranus and Neptune, Philosophical Transactions A of the Royal Society, Volume 378, Issue 2187, 9 Nov. 2020, doi.org/10.1098/rsta.2020.0107